Historique du chemin Kempt

Tombe Frédéric Fournier

Entrez dans l’univers du premier chemin terrestre liant toute la région du fleuve St-Laurent aux provinces maritimes.

Au début du XVIIIe siècle, le trajet entre Québec et Saint-Jean au Nouveau-Brunswick se faisait via le Portage du Témiscouata et le long de la rivière St-Jean. Après la guerre de 1812-14 entre le Canada et les États-Unis, le gouverneur James Kempt vit à l’époque un avantage stratégique à éloigner les communications de la frontière américaine et ordonna en 1830 la construction de la route qui portera son nom.

Il s’agissait d’anciennes routes utilisées par les Amérindiens qui remontaient les rivières en canot d’écorce puis faisait des portages plus ou moins longs. En plus de faciliter le service de la poste, ce chemin allait ouvrir la vallée de la Matapédia à la colonisation et servir de voie de communication à la population des deux côtés de la Baie-des-Chaleurs.

Terminé bien partiellement en 1832, au coût de 30 000 $. Plusieurs voyageurs empruntant ce chemin y trouvèrent la mort dans le froid, et les intempéries lors d’expédition. Plusieurs se noyèrent en tentant de traverser les rivières. Pour venir en aide aux malheureux voyageurs, le gouvernement établi quatre postes le long du chemin avec chacun un gardien.

À la suite de nombreuses plaintes par les usagers sur les conditions du chemin Kempt, le gouvernement décida de l’abandonner en 1857. Un nouveau tracé de Causapscal à la rivière Restigouche, le long de la rivière Matapédia fut adopté. Cette route a été nommée Chemin Matapédia et fut complétée en 1862. Une des conditions de l’entrée des provinces maritimes dans la Confédération était la construction d’une voie ferrée reliant toutes les provinces du Canada. En 1868, il fut décidé de construire une section ferroviaire dans la Vallée de la Matapédia.

Le 1e juillet 1876, le tronçon Sainte-Flavie-Campbellton fut inauguré.

Cette route suivra la rivière alors que l’ancien chemin Kempt deviendra une route de colonisation entre Causapscal et Ristigouche favorisant l’établissement de colonies à Sainte-Marguerite-Marie et Saint-Fidèle-de-Restigouche.

Sa construction a été déterminante pour l’occupation du territoire gaspésien au 19e siècle (effort de colonisation), et son histoire riche en aventures de toutes sortes mérite d’être connue.